les
craque-lunes s'entassent dans la penderie de verre
on ferme les rêves pour ce soir,
car il neige dans leurs soupirs
se dit le vent
au
froid! au froid!
crient-elles sous les lames qu'elles m'ont destinées
et d'une glace à l'autre
leurs visages jouent à la belle au bois de nuit.
je
vois leurs yeux maquillés pour cette danse
à quatre saisons
les tournures d'écorchées vives
qu'elles saignent à rebours sous leurs talons
aiguilles
l'escadrille
des pantins de bois
toutes branches dehors
au passage des craque-lunes
en aumône de leur vie
qui se plie
le
marchand de neige passe
il coupe les couleurs de ses mains blanches
et voile ses caresses de son souffle embué
ses cheveux emmêlés de leurs corps de cristal
l'élan du gel
donne-moi
mes rêves!
supplie la dernière sur mes cils
et la lune sans regards
sur l'aube de ses enfants mort-nés
se voile de noir
louVe
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