dis moi, la rose...
- Tu me sembles perdue ? < On
se perd tous un jour ou l'autre tu sais, comme toi quand tu es venu sur
- Tu me connais par l'aviateur alors. dis moi petite fleur, Où est-il maintenant? < Il est dans un livre avec les dessins qu'il a fait pour toi. - Moi je
ne sais pas lire mais j'aime bien regarder les images. Où tu as
mis < Elles sont tombés toutes seules. - Les pétales ne tombent pas toutes seules, la rose. < Ca doit être à cause du froid. Tu sais dans mon pays, là-bas sur la terre, il fait très froid et les hommes ne prennent pas soin de leurs fleurs. - Tes épines me font peur, et je ne peux m'approcher de toi. == Le Petit Prince se détourna et regarda sa rose pleine de pétales. Comme elle en avait de la chance cette fleur d'avoir un si beau soleil, ses rayons en boucle autour de sa tête. - Raconte moi une image! me dit-il sans me regarder. < Je n'ai pas de livres sur moi petit prince! == Il s'assit devant moi et avec le bout de son doigt, traca dans le sable doux de sa planète, quelques formes, spirales et lignes. il me regarda intensément, presque une supplication. == Je me suis laisser bercer par sa chaleur, imaginant de merveilleux pétales autour de moi, et ce sable qui caressait ma main. je sentis les formes qu'il avait dessinées. * < Non. - Alors,
tu inventes des pétales quand tes épines te font mal. < Oui,
comme on invente des muselières. - Oui mais les muselières c'est pour créer le silence < Oui,
le silence intérieur. Parfois, je me ferme, lorsque la nuit est
froide - Froide
? < Ou que
les tigres rodent - Tu connais
donc les tigres ? < Oui,
ils viennent pour me déchirer, avec leurs griffes. Moi, j'ai mes
épines - Tes épines
! Qu'est ce qu'elles valent contre eux < Tais toi, laisse moi mes illusions... Tu sais mes épines, elles me protègent de l'intérieur. Et puis les tigres, ils ne s'intéressent pas vraiment à moi. Tu sais, mes épines, c'est presque tout ce que je peux faire. - Pas sur,
alors à quoi servent les pétales ? < Bon,
ok, tu as compris. Ce sont plus les pétales qui me protègent.
Mais ne le dis pas. - Tiens comment
? < Tu sais
en réalité, je ne sais pas lesquels je dois utiliser, et
souvent, je me trompe. Je montre les épines alors qu'il faudrait
les pétales.... - Oui, je
sais. Il y a des griffes sur mon bras.... < Je t'ai
fait mal ? - Non, pas
vraiment. Mais les roses n'existent pas sans les épines. Et puis,
moi, les roses, j'aime. J'aime humer leur corps, découvrir leur
chair, m'enivrer des parfums inconnus. Et surtout, c'est leur indépendance
qui m'attire. A les serrer de trop près, on se pique. Mais à
les apprivoiser, leur parfum explose dans le cerveau, dans < Ben
voyons... Tu ne serais pas flatteur ? - Moi...
qui baisse les yeux pour parler aux roses ! < Baisser
les yeux ! - Oui, il
y en a que j'admire, devant lesquelles je m'émerveille, pour lesquelles
je choisis mes mots, respectueusement, des mots que l'on offre comme un
présent, comme un don humble, à quelque chose que l'on honore
pour ce qu'elle est. < Ouais... - Pourtant...
C'est cela, la passion pour une rose < Oui - Tu aimes être une rose? < Oui
et non. tu vois une plante suit le mouvement du vent, elle ne suit pas
le mouvement de l'homme. - Dessine-moi
un poème... < Je ne
peux pas ce soir. le vent me pousse. - Et tu vas
où comme ca? < Où
le vent m'amènera, loin. - Tu vas
être seule, cela me rend triste. < La solutide
est toujours en voyage, d'une île à l'autre... - Un jour
tu t'arrêteras? < Le vent,
petit prince m'a mené vers toi, et c'est lui qui m'y ramènera
peut-être. - Bon vent alors la rose!
|
|
Dialogue en lisant le Petit Prince de St Exupéry, Louve Mathieu, Serge Tomé |
Copyright Louve Mathieu, 2000