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je crois, me dit-elle, que la différence se résume à la conscientisation, qui va de pair avec la connaissance générale, des autres,
et de soi.

je comprends encore mieux le petit prince
et sa relation avec le navigateur.

je crois que l'éveil amène une nouvelle naissance
et par le fait même, la mort. (de l'ignorance?)

tu vois, l'aviateur a un avion.
et quand l'avion brise, il est perdu.
sa vie devient un désert.
et il se rencontre dans le petit prince.
c'est lui. ou du moins une partie de lui.
l'auteur raconte sa conscientisation.
il se fait face, se parle à lui même et il se déjoue!
et finit par aimer le désert, et s'aimer lui même,
il est le petit prince.
qui voit.
la conscience est invisible et parfois nous apparaît sous différentes
formes de notre
inconscient.

il garde sa rose, car c'est son essence même,
sa fragilité en tant qu'être humain.

l'aviateur change de peau comme un serpent.
comme mourir sa peau, ce qu'il a été.
et le petit prince retourne vers sa fleur...
vers son essence
vers la vie.

....

Tu en penses quoi, toi, serge ?

Le petit Prince..., Louve, lui dis-je.

Tu sais, je ne l'avais jamais vu ainsi... Bien sûr, tu as raison.

L'aviateur est à un tournant, un tournant important, près de la mort. On aurait pu bâtir la même histoire avec quelqu'un au bord du suicide. D'ailleurs, ne recherchait-il pas inconsciemment la mort dans ces vols au dessus du désert...

Il rencontre un petit être ingénu, venu d'ailleurs. On pourrait aussi dire qu'il se retrouve face à face avec la partie interne, la couche enfantine de son être. Celle-ci fait surface dans une situation critique, celle du dénuement du désert... Alors oui, tu as raison, LOuve. Il consulte l'oracle, son inconscient, enfant, la partie vierge de son être, celle auquel il tient le plus. C'est cela qu'il est venu chercher là, pour lequel il a créé les conditions de sa rencontre. Il l'espérait.

Son être intime lui a fait effectuer ces vols pour en arriver là. Moi, je dirais même que il a dû ne pas trop regarder à son moteur pour inconsciemment provoquer la panne, pour en arriver à cette rencontre.

Le petit Prince va mourir, l'aviateur vivre, plus mûr. On peut lire cela comme un passage entre une situation critique (le pilote le dit d'ailleurs au début, sa vie est pleine de problèmes) et une nouvelle vie où il sera changé, aura mûrit, ne sera plus comme avant, plus riche de l'expérience de son dialogue avec lui-même. Oui, c'est effectivement un conte de passage, comme les rites de passages. Il va vivre en ayant complètement assimilé le petit Prince qui meurt car il ne lui sert plus à rien. Là je ne suis pas d'accord avec St Ex. Je pense que nous ne devons pas enterrer les couches internes, mais comme je te l'ai déjà expliqué, nous devons rechercher un équilibre des influences, composer un alliage.

Ici cependant, on passe d'un état de conscience à un autre. Ce sont des choses qui n'arrivent qu'une fois dans la vie et la plupart des gens ne le perçoivent pas, donc ils ratent ce tournant. C'est l'impression que l'oeuf dans lequel on a vécu, que cette mince coquille se fissure et que l'on voit une réalité différente, un peu de la lumière. C'est un phénomène naturel, mais que les sectes et religions exploitent à leur profit. C'est ce que l'on appelle l'éveil en Bouddhisme, l'or du millième matin en alchimie spirituelle.

C'est une période très courte, précédée de réorganisations internes avec des manifestations comme les crises d'angoisse, les nuits sans sommeil... (L'oeuvre au noir)

Après les choses sont différentes. C'est comme si on se tenait plus droit, qu'on voyait plus loin, plus clair.

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